Les Roses du Parachutiste

Les Roses du Parachutiste

Il était là, debout, son calot d’une main;
De l’autre un bouquet de fleurs, des roses.
À ses pieds, sous un tas de terre fraîchement remué,
Son meilleur ami, un Noir, dormait pour toujours, le corps disloqué.
Deux jours auparavant,
Son parachute s’était mis en torche,
Et les huit cent mètres qui le séparaient du sol
N’avaient pas duré vingt secondes;
Juste le temps de dire une prière.
Sa famille, il y avait longtemps qu’il n’en avait plus de nouvelles,
Peut-être est-ce à cause de ça qu’on l’enterra comme un chien,
Juste un trou,
Pas même une croix.
Et lui, il était là, debout, son calot d’une main,
Et de l’autre un bouquet de fleurs, des roses.
Ses lèvres murmuraient une prière,
J’avais vu le signe de croix,
Puis sur la terre fraîchement remuée,
Il déposa les Roses en forme de Croix.
Et de ses yeux deux larmes roulèrent sur ses joues.
 

 

 



 


 © Klaus Grenz